top of page
fond-test.jpg

🔮INFO militante | Dans la SantĂ©, les batailles de FO pour les moyens et les conditions de travail

  • Photo du rĂ©dacteur: SNMH FO
    SNMH FO
  • 7 mai
  • 4 min de lecture

🔮INFO militante | Dans la SantĂ©, les batailles de FO pour les moyens et les conditions de travail

Du Pas-de-Calais Ă  l’IsĂšre en passant par le Calvados, des personnels soignants du public comme du privĂ©, sont mobilisĂ©s pour des moyens supplĂ©mentaires et leurs conditions de travail. Des combats locaux, initiĂ©s par FO, qui illustrent tous les enjeux nationaux dans le secteur de la santĂ©.


Toujours soumis Ă  l’austĂ©ritĂ© budgĂ©taire, le systĂšme de santĂ© n’en finit pas de souffrir, et ses personnels aussi. Dans les Ă©tablissements, du secteur public comme du privĂ©, avec FO, ces personnels bataillent pour obtenir des moyens supplĂ©mentaires et l’amĂ©lioration des conditions de travail. Et cela a tout Ă  voir avec la dĂ©fense de l’accĂšs au soin et la qualitĂ© de prise en charge des patients.


Dans le Nord et le Pas-de-Calais, les aides-soignantes Ă  domicile employĂ©es par le groupe privĂ© Filieris voient leur rythme de travail sacrifiĂ© sur l’autel de la rentabilitĂ©. Dans son projet de rĂ©organisation des rythmes de travail pour ces salariĂ©es, la direction prĂ©voit un week-end de repos seulement toutes les trois semaines, et une journĂ©e de travail aux horaires discontinus, dĂ©nonce Jean-Baptiste Konieczny, secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’UD du Pas-de-Calais.

On exige des aides Ă  domicile de rĂ©aliser une partie de leurs heures tĂŽt le matin dĂšs 7h, contre 7h30 actuellement. Mais Ă  cette heure-lĂ , un patient ĂągĂ© n’a pas forcĂ©ment envie d’une toilette. La direction se fiche des patients comme des salariĂ©s, elle adopte une logique purement financiĂšre.

Au sein du CHU de Caen, ce sont les techniciens de laboratoire qui se mobilisent contre la dĂ©gradation de leur rĂ©munĂ©ration. La direction souhaite supprimer la prime de travaux insalubres. Cette prime, qui existe depuis plus de 40 ans, reconnaĂźt l’exposition de ces professionnels Ă  des risques de contagion, explique pour FO Julie Lecoq. La prime est de 2,34 euros par demi-journĂ©e, ce qui reprĂ©sente prĂšs de 80 euros mensuels. L’annonce de sa suppression a, qui plus est, coincidĂ© avec celle de la rĂ©cupĂ©ration de l’activitĂ© d’un autre hĂŽpital ce qui va engendrer une surcharge d’activitĂ©. On nous dit simplement que l’on va travailler plus pour gagner moins., s’indigne la militante.


À l’hĂŽpital de Voiron, site du CHU Grenoble Alpes, les mĂ©decins exigent depuis plusieurs mois l’ouverture de lits supplĂ©mentaires en aval des urgences. Et pour cause. Le nombre de lits d’aval, c’est-Ă -dire dans les autres services que celui des urgences, a chutĂ©. Entre 2019 et 2022, nous avons perdu prĂšs de la moitiĂ© de ces lits, explique Cyrille Venet, chef de service au CHU et secrĂ©taire gĂ©nĂ©ral du SNMH FO. Dans ces conditions, nous ne pouvons hospitaliser nos patients et les urgences sont dĂ©bordĂ©es. Au point que ce service a fermĂ© pour la nuit.


Une absence totale de dialogue social


Dans toutes ces situations, les militants qui se heurtent Ă  l’absence de dialogue social avec les directions, ont dĂ» organiser des actions pour se faire entendre. Chez Filieris, le projet visant Ă  atteindre la rentabilitĂ© a Ă©tĂ© menĂ© sans aucune concertation, dĂ©nonce Jean-Baptiste Konieczny. MĂȘme absence de dialogue social au CHU de Rouen. Les techniciens des laboratoires ont appris la suppression de la prime par mail, la veille des vacances de fĂ©vrier.


Nous avons reçu un mail disant que la prime serait remplacĂ©e par une autre de 1,34 euros. Puis un autre mail rectificatif : la prime serait finalement de 1,03 euros. Bref, rien n’allait dans cette annonce.

À Voiron, la demande de recrutement de personnels soignants supplĂ©mentaires, afin entre autres de pouvoir augmenter les lits d’aval, se heurte Ă  un refus catĂ©gorique de la direction. Face Ă  ce mur, les militants ont organisĂ© organisent la mobilisation. Une sĂ©rie de mobilisations a rythmĂ© les annĂ©es 2023 et 2024.

Nous avons fait une manifestation sous les fenĂȘtres de la direction avec une opĂ©ration village de tentes en dĂ©cembre dernier,

se rappelle Cyrille Venet.


À Caen, depuis le dĂ©but du mois d’avril, les techniciens de laboratoire sont en grĂšve. Durant deux heures, un jour par semaine, ils dĂ©filent dans le CHU pour sensibiliser Ă  leur combat.


Et à chaque fois, on a la totalité des techniciens qui travaillent ce jour-là, soit 90 agents qui défilent chaque semaine,

sourit Julie Lecoq. Ces manifs continueront jusqu’à ce que la direction rĂ©ponde aux revendications des professionnels, indique-t-elle.


Le 15 avril, les salariĂ©s de Filieris avaient, eux, organisĂ© un rassemblement devant les locaux de l’entreprise, Ă  LiĂ©vin, dans le Pas-de-Calais.


Nous avions dĂ©posĂ© le prĂ©avis de grĂšve 10 jours avant, afin d’ouvrir la porte Ă  des nĂ©gociations. Mais la direction n’a pas rĂ©pondu.,

s’indigne Jean-Baptiste Konieczny. Là aussi, la suite de la mobilisation s’organise alors que la direction reste muette.


Des personnels déterminés


Ces mobilisations, trÚs suivies, illustrent le ras-le-bol des soignants, du public comme du privé.


On arrive Ă  un point de non-retour,

observe Cyrille Venet.


En 22 ans d’exercice Ă  l’hĂŽpital de Caen, Julie Lecoq n’a jamais vu ça. Il y a des collĂšgues qui ne sont jamais allĂ©s en manifestation qui rĂ©pondent prĂ©sents toutes les semaines. Ils sont dĂ©cidĂ©s, dĂ©terminĂ©s et en colĂšre. La dĂ©termination est identique du cĂŽtĂ© des aides Ă  domicile de Filieris : On parle de professionnelles qui gagnent peu et font jusqu’à 700 km par semaine avec leur propre vĂ©hicule. Et lĂ , on leur impose des rythmes de travail encore plus intenables. Ça ne passe plus.


Ces mobilisations ne sont heureusement pas vaines. Ainsi, Ă  Voiron oĂč les actions trĂšs mĂ©diatisĂ©es des soignants ont conduit le ministre de la SantĂ©, Yannick Neuder, Ă  devoir se prononcer. Le 19 mars, le ministre est intervenu directement auprĂšs de la direction de l’hĂŽpital. Une nĂ©gociation est dĂ©sormais lancĂ©e sur l’ensemble des propositions, Ă  savoir l’ouverture de 30 lits en aval des urgences mais aussi l’ouverture d’une salle de bloc supplĂ©mentaire, ainsi que le recrutement de 12 pĂ©diatres et 12 urgentistes.


Le combat n’est pas encore gagnĂ©, mais on a gagnĂ© de l’espoir, sourit Cyrille Venet. Et l’espoir, ce n’est pas rien !.

Le bimensuel de la Confédération

SNMHFO


S'inscrire Ă  la Newsletter

Recevez toutes les informations du SNMHFO par email

bottom of page